Pots de yaourt : les marques unies pour un meilleur recyclage

Réunis au sein du groupement Syndifrais, les industriels des produits laitiers frais ont lancé une campagne collective pour encourager le tri des pots de yaourt usagés. Baptisée #TriTonPot, cette opération inédite permettra d’améliorer la collecte et le recyclage des pots après consommation.

Pour la première fois, la quasi-totalité des marques de desserts ultrafrais – sauf Danone – prennent la peine de s’occuper convenablement des déchets qu’elles produisent. Réunies au sein du groupement Syndifrais, elles ont récemment lancé une campagne collective pour encourager le tri des pots de yaourt usagés en polystyrène vendus en France . Objectif : améliorer la collecte et le recyclage des pots après consommation.

« Pensez à me trier »

Baptisée #TriTonPot et entièrement financée par les industriels eux-mêmes, cette campagne de sensibilisation débute le 22 février et durera six mois. Elle consistera à afficher sur les pots de yaourt des messages pour inciter les consommateurs à les trier. « Je vais dans le bac jaune sans être lavé » et « Pensez à me trier » font partie de la douzaine de slogans qui apparaîtront au dos d’une partie des opercules.

Chaque marque a choisi deux ou trois de ses références

L’action est la suivante. Une fois qu’on a fini de boire le yaourt, il faudra détacher l’opercule et déposer le pot directement dans le bac (jaune ou bleu selon la région), sans le laver. Pour cette opération, chaque marque a choisi deux ou trois références parmi les plus plébiscitées de sa production. Il s’agit pour la plupart de desserts adorés par les enfants, dans l’espoir de toucher aussi les parents, qui ne sont pas toujours sensibilisés au « geste de tri ».

15 milliards de pots de yaourt consommés par an en France

Au total, 500 millions de pots porteront des inscriptions sur les 15 milliards consommés par an en France. Une part minime donc. Mais c’est déjà un bon début. D’après Muriel Casé, déléguée générale de Syndifrais, un an de préparation a été nécessaire pour lancer cette opération. Car il a fallu réimprimer les cylindres qui servent à l’impression des opercules. Aussi, des tests sanitaires ont été menés pour vérifier que l’encre ne migre pas vers le yaourt.

pour 60 000 tonnes de déchets produits

TriTonPot doit amener le consommateur à séparer les matières plastique des matériaux en aluminium dans sa poubelle, afin de faciliter les opérations ultérieures de tri et de recyclage. En France, 500 pots en polystyrène sont mis à la poubelle chaque seconde et 60 000 tonnes par an. Non seulement ces déchets plastiques représentent un danger pour l’environnement, mais également ils coûtent cher à la France.

En plus de l’écologie, un enjeu économique à recycler les pots de yaourt

En effet, l’Hexagone paie à l’Europe 1,5 milliard d’euros par an, pour non atteinte de ses objectifs de recyclage de plastique. Par conséquent, « il y a un vrai enjeu économique », souligne Roland Marion, directeur de l’économie circulaire à l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui soutient l’opération. Pour réduire cette taxe, il faudra améliorer le tri des déchets afin de faciliter le recyclage. « On a vraiment besoin que le consommateur fasse sa part du boulot », exhorte Roland Marion.

On a besoin de fabriquer de nouveaux pots de yaourt à partir des anciens

Mais améliorer le tri ne suffira pas à traiter le problème des pots de yaourt usagés. Il faudrait aussi construire des usines en France pour recycler le polystyrène chimiquement et recréer de nouveaux pots de yaourt. Aujourd’hui l’Hexagone exporte ses déchets dans des pays comme l’Espagne, pour les recycler mécaniquement (broyer et fondre). Or ce type de traitement produit des substances nocives. Il ne peut donc servir qu’à fabriquer des équipements comme les pare-chocs, cintres et pots de fleurs. Or on a besoin de produire de nouveaux pots de yaourt à partir des anciens.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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