Le Dry January, mois sobre ou mois sans alcool en Français, a débuté il y a une semaine . Ce défi venu du Royaume Uni vise à encourager l’arrêt ou la réduction de la consommation d’alcool. Au-delà, il s’agit d’une véritable question de santé publique, même si les pouvoirs publics brillent par leur absence dans cette initiative.
Le Dry January, en anglais « mois sec, sobre ou sans alcool », a débuté le 1er janvier, comme chaque année. Ce défi né en 2013 au Royaume Uni encourage à l’arrêt, ou au moins à la réduction, de la consommation d’alcool dans le mois de janvier, et si possible au-delà. En France, ce challenge sain a lieu chaque année depuis 2020, à l’initiative des associations de lutte contre l’alcoolisme.
Près de 50 000 décès dus à l’alcool chaque année
En Hexagone, l’alcool est à l’origine de 49 000 décès chaque année, d’après le ministère de la Santé. Ces décès sont principalement dus aux accidents de la route et aux maladies liées à l’alcoolisme, comme les maladies cardiovasculaires et du foie (la cirrhose, par exemple), les cancers (du foie, notamment) et les troubles neurologiques ou cognitifs. Sans oublier les risques à court terme, dont la dépression et les décisions ou attitudes irréfléchies (violences conjugales, dépenses inutiles et excessives, etc.).
Il est important de marquer une pause après un mois de beuverie
L’alcoolisme s’accentue chaque année lors des fêtes, en particulier celles de fin d’année. Pendant cette période, on dépense sans compter et on boit plus que de raison, comme si c’était la fin du monde. Après ce mois d’ivresse et d’excès, il est important de marquer une pause dans sa consommation d’alcool. D’où le Dry January. Pendant tout le mois de janvier, les Français sont incités à ne pas boire pour leur propre santé. Fort heureusement, il semble que nos compatriotes comprennent peu à peu les enjeux de ce challenge.
Plus de quatre millions de personnes participent au Dry January
En effet, en 2024, quatre millions et demi de personnes ont suivi ce mois sans alcool, selon une enquête de Janover. Cela représente 12 % de la population qui consomme de l’alcool, contre 8% un an plus tôt. Ces français ont bien fait de se détourner de la bière, du vin et des autres boissons alcoolisées. En effet, plusieurs études montrent les bénéfices de cette résolution. L’arrêt de l’alcool a un effet concret sur la pression artérielle, le poids, les cheveux, la peau et le sommeil.
Une amélioration de la qualité du sommeil lors du Dry January
Selon une étude britannique de 2020, environ 56% des personnes ayant participé au Dry January constatent une amélioration de la qualité de leur sommeil. Cela s’explique par le fait que le corps n’a plus besoin d’éliminer l’alcool pendant la nuit, ce qui lui permet de se régénérer. On observe également des bienfaits pour le sang avec une diminution notable du taux de « mauvais » cholestérol. Fort de ces bénéfices sur la santé, de plus en plus de participants au Dry January maintiennent leur résolution au-delà du mois sobre.
Peu d’engagement de l’État pour ce défi
Près de 90% des personnes engagées, consommateurs réguliers d’alcool, réduisent leur consommation ou maintiennent leur abstinence. Seuls 11% retombent dans leur addiction. Il y a donc une réelle volonté chez les Français de prendre leur distance avec l’alcool. Malheureusement, ils ne sont pas soutenus dans leur résolution par le gouvernement, qui n’a jamais communiqué sur le Dry January. Le nouveau ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, y prend part d’ailleurs à titre personnel. L’Etat est-il sous l’emprise des puissants lobbys pro alcool ?