Mougins, une petite commune des Alpes-Maritimes, a récemment créé une ferme municipale pour ses besoins en légumes bio. Gérée par deux jeunes agriculteurs salariés de la ville, cette exploitation doit alimenter les crèches, les cantines scolaires, les restaurants municipaux et le foyer de seniors.
Mougins, une petite ville des Alpes-Maritimes, se lance dans le circuit ultracourt pour satisfaire ses besoins en produits maraîchers. Récemment, elle a embauché deux jeunes producteurs, Nicolas Chapuis et Magalie Deloire, pour entretenir une ferme municipale. Celle-ci doit alimenter en produits bio et de saison la totalité des crèches, des cantines scolaires, des restaurants municipaux et le foyer de seniors.
5000 m² remis pour la ferme municipale
Nicolas Chapuis et Magalie Deloire ont planté 6000 semis sur le terrain de 5000 m² alloué pour l’expérimentation. Il y a un peu de tout : carottes, brocolis, navets, oignons, etc. Cette exploitation se fait dans une démarche dite de maraîchage bio intensif des petites surfaces. Elle se présente comme une structure publique car les deux agriculteurs en place sont directement salariés par la ville dans le cadre d’une régie municipale agricole. Ces travailleurs coûteront 55.000 euros par an à la mairie de Mougins.
Mougins veut couvrir 100 % de ses besoins en plantes potagères
Christophe Ulivieri, le premier adjoint de la mairie, assure que « cette régie agricole sera à l’équilibre ». Pour lui, ce qui compte, c’est que la ville soit gagnante, et elle le serait déjà sur la qualité des produits ! « Chaque jour, près de 2000 repas sont préparés dans cette commune et 300 000 par an », précise l’élu. Il a foi que sa commune atteindra 80%, voire 100 % de ses besoins en plantes potagères dans un avenir proche.
Un village voisin en modèle
Mougins, qui compte environ 20.000 habitants, fournit seulement 30% des besoins en légumes bios à ses écoliers, et à peine 10% sont issus de producteurs locaux. La mairie espère changer la donne d’ici deux ans. Elle s’inspire de sa voisine de Mouans-Sartoux, qui s’approvisionne entièrement en fruits et légumes à partir de ses propres fermes. Depuis 2019, e village maralpin propose du 100% biologique dans ses cantines (fruits, légumes, viandes, œufs, etc.).
Une réponse à la loi Egalim de 2022
Mais Mougins se plie avant tout à la loi Egalim de 2022 qui oblige les cantines scolaires à cuisiner au minimum 20% de produits issus de l’agriculture biologique. La nouvelle ferme doit contribuer à atteindre les objectifs de cette directive. La mairie a déjà mis en place un autre projet. En effet, il y a six mois, elle a engagé un agriculteur en lui fournissant gratuitement des terres en échange d’une partie de sa production.
Mougins veut redevenir une terre agricole
Ce cultivateur, nommé Christian Carnavalet, a reçu près de 8000 m² de surface agricole, sur laquelle il a déjà commencé à récolter des pommes de terre, des salades, des courges et des tomates. En échange des terres, il doit réserver une partie des récoltes à la ville pour nourrir tous les écoliers. D’après Christophe Ulivieri, « c’est un retour aux sources pour la ville, qui à l’origine, était une terre agricole et qui fournissait des légumes pour les moines des îles de Lérins ».