Le Haut Conseil pour le Climat appelle la France à porter les politiques publiques de réduction des émissions de gaz à effet à un niveau susceptible de refléter le défi climatique.
C’est un bilan mitigé que dresse le Haut Conseil pour le Climat (HCC) à propos des initiatives climatiques françaises pour le compte de cette année 2024.
Dans son sixième rapport annuel publié ce jeudi 20 juin 2024, l’instance scientifique indépendante chargée de l’évaluation des politiques publiques de l’État au profit du climat, note des progrès tangibles.
Au nombre de ceux-ci figure la réduction de près de 6% des émissions de Co2 l’année dernière, selon le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique). De quoi rapprocher le pays, à en croire le HCC, du rythme nécessaire pour l’objectif de 2030.
Un objectif encore lointain
La France s’est en effet engagée, dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40% d’ici cette échéance par rapport à 1990. Mais cette cadence de réduction n’est pas assez ambitieuse sur le long terme selon le Haut Conseil pour le Climat.
Les scientifiques mettent en avant l’horizon 2050 correspondant à la promesse de l’atteinte de la neutralité carbone, indispensable pour respecter l’Accord de Paris. Le rapport relève la nécessité de transformations bien plus vastes et durables dans tous les secteurs émetteurs afin d’assurer une décarbonation pérenne.
Cette recommandation s’avère d’autant plus pertinente que différents secteurs accusent du retard, fragilisant ainsi le processus de décarbonation globale. Il s’agit notamment des déchets, des puits bas carbone et des transports entre autres.
La nécessité d’un sursaut national
Ce dernier secteur, fort de sa part importante – 30% – dans l’émission globale française, représente, de l’avis du HCC, une opportunité d’action pour peu que les décideurs le veuillent. Cela pourrait, indique le document, commencer par l’incitation aux véhicules électriques.
« Une stratégie de mobilité longue distance, s’appuyant sur différents modes comme le train et les autocars, donnerait un cadre pour engager des mesures plus structurelles », recommande par ailleurs les auteurs du rapport.
Ils appellent au-delà de tout, à un sursaut national nécessaire afin de dépasser la bureaucratie et les lenteurs administratives encore trop pesantes et par conséquent incompatibles avec l’urgence climatique.
Le défi d’un quotidien écologiquement viable impose donc d’agir avec diligence et méthode, en dehors des agendas politiques.