Après sa victoire aux européennes de dimanche dernier, le RN pourrait prendre la tête du gouvernement s’il remportait les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains. Or le parti d’extrême droite a le programme le plus nul en matière de transition écologique. De quoi inquiéter les militants et les associations de protection de l’environnement.
Le Rassemblement National (RN), porté par Jordan Bardella, a remporté dimanche les européennes en France avec 31,5% des voix exprimés. Il se trouve largement en tête devant Renaissance (14,6%) conduit par Valérie Hayer et le Parti socialiste (13,83%) emmené par Raphaël Glucksmann. EELV, le parti écologiste, arrive en cinquième position avec 5,47% des suffrages, derrière la France insoumise de Manon Aubry (9,87%).
Le programme du RN inquiète tout le monde : démocrates, économistes et écologistes
Au lieu de la vague verte attendue, il y a donc eu une vague rouge de l’extrême droite. Le parti de Marine Le Pen pourrait même prendre le pouvoir exécutif et législatif à l’issue des prochaines législatives (prévues les 30 juin et 7 juillet) voulues par Emmanuel Macron après la débâcle de son camp. La perspective de voir le RN prendre le perchoir de l’Assemblée Nationale et la tête du gouvernement suscite des craintes chez les économistes en raison du programme tranchant de ce parti.
Le RN dénonce « une écologie punitive »
Les militants et associations écologistes aussi ont de quoi s’inquiéter. En effet, de toutes les formations politiques actuelles, le Rassemblement National est celui qui nourrit le plus de mépris pour la transition écologique. Il ne propose rien de concret en la matière, se contentant de dénoncer « une écologie punitive », prétendument opposée aux intérêts des Français. Selon son candidat Jordan Bardella, la France est déjà vertueuse, donc elle n’aurait pas à supporter la faute des autres.
Le parti d’extrême droit veut stopper le développement de l’éolien
Le RN souhaite détricoter les réglementations européennes. Ainsi, il propose d’abroger le pacte vert européen, dit Green Deal. Pourtant, c’est le socle des politiques et des lois de l’UE visant à protéger le climat. Jordan Bardella qualifie le texte de l’« une des deux grandes menaces qui pèsent sur la France ». Le candidat d’extrême droite veut également stopper le développement de l’éolien, une énergie jugée intermittente. Il prône, en revanche, l’investissement dans le nucléaire de nouvelle génération, l’hydrogène et la géothermie.
Il envisage aussi de suspendre l’interdiction de la vente des voitures thermiques en 2035
Selon le candidat d’extrême droite, cette approche réduira le coût de l’électricité et soutiendra la relocalisation industrielle. Jordan Bardella prévoit aussi un redéploiement massif du transport ferroviaire. Et surtout, il réclame l’abrogation de l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique en 2035. Avec toutes ces mesures, il dit vouloir instaurer « une écologie raisonnable » qui ne porterait pas atteinte à l’économie française. Malheureusement, ce programme ne répond pas aux enjeux de la transition écologique.
Une grande mobilisation contre le RN ce weekend
Les organisations de protection de l’environnement dénoncent des propositions incomplètes et dangereuses pour le climat. Comme les syndicats, les associations du secteur social, les Verts et les partis politiques de gauche, ont appelé à une grande mobilisation contre le Rassemblement National ce samedi. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu lundi dans toute la France, au lendemain des européennes. Ces actions reflètent une peur de l’extrême qui menacerait tout : l’économie, la démocratie, les droits et libertés, l’écologie, etc.