L’exploitation de ce métal impliqué dans de nombreux secteurs industriels serait responsable de la destruction à grande échelle de forêts sur le territoire du pays d’Asie du Sud-Est.
Un travail des ONG Mighty Earth et Brown Brothers Energy and Environment lève le voile sur le lourd tribut payé par le couvert végétal indonésien dans l’exploitation du nickel dans le pays. Et les chiffres se révèlent particulièrement alarmants pour l’ensemble de la planète.
L’enquête indique en effet que les mines de ce métal précieux entre autres pour la fabrication de voitures électriques seraient responsables de la destruction d’au moins 76 000 hectares de forêts, dont la moitié à haute teneur en carbone, depuis 2020.
L’impact de l’activité minière pourrait être encore massif, car les chiffres ci-dessous évoquent une « déforestation minimale ». En termes de « déforestation totale », plus de 153 000 hectares seraient concernés, selon les ONG.
Activité en expansion
Ces derniers indiquent que le fléau de la déforestation pourrait empirer au cours des années à venir, car plus d’un demi-million d’hectares de forêts supplémentaires aux 80 000 actifs dans l’extraction du nickel sont menacés. De quoi causer également de sérieux dommages sur les animaux et les océans.
En effet, le nickel dont l’Indonésie est à ce jour le plus grand producteur mondial avec 1,6 million de tonnes de métriques produit en 2022 selon le portail d’infos statistiques Statista, est localisé dans une région du pays riche en espèces sauvages.
Paradoxe de la transition énergétique
« Ce qui nous fait peur, c’est que l’Indonésie reproduise les erreurs qu’elle a faites par le passé avec l’explosion de la production d’huile de palme », alerte Boris Patentreger, directeur France de Mighty Earth cité par RFI.
La situation des forêts en Indonésie est symptomatique du paradoxe de la transition vers les énergies vertes. Cela implique parfois de nuire à l’environnement afin de le sauver. Reste à trouver le juste milieu.
Au nombre des solutions évoquées contre l’accélération de la déforestation figure la réduction au minimum de l’extraction des mines. Le recyclage des minerais déjà existants et contenus dans divers appareils à l’abandon permettrait de récupérer 10 milliards de dollars de matières premières chaque année.