L’Élysée souhaite approvisionner sa cuisine de plusieurs milliers d’articles à usage unique, dont des plastiques, alors que le chef de l’État ne cesse de se poser en défenseur du climat.
C’est un article du journal Le Monde en date du 4 septembre 2023 qui dévoile le pot aux roses. La présidence de la République française a déboursé 432 000 euros au total (montant maximal) pour s’approvisionner en articles de cuisine, dont plusieurs sont à usage unique. Ce qui inclut des plastiques.
Le Monde cite entre autres, 130 000 barquettes de cuisson, 5 000 rouleaux de film alimentaire, 72 000 sacs de cuisson sous vide, 7 000 pochettes de congélation pour le reste du quinquennat du président Emmanuel Macron, selon le document de fourniture des articles consultés par le quotidien du soir.
De quoi attirer l’attention sur les préoccupations de l’Élysée en matière de préservation de l’environnement. D’autant que le locataire Emmanuel Macron ne rate aucune occasion pour rappeler au monde la nécessité d’éradiquer le plastique, un de ses chevaux de bataille écologique.
Justification peu convaincante
Le président indiquait notamment à cet effet, pas plus tard que début juin, en marge d’un sommet sur le plastique, qu’il s’agissait « d’éradiquer au plus vite ce fléau » pour les besoins de la planète. Serait-ce juste des paroles en l’air ?
« Les produits concernés par la commande sont pour l’essentiel en papier ou en carton. La présence du plastique est marginale et restreint à des produits à des normes d’hygiène tel que le film alimentaire ou les poches à douille de pâtisserie », rétorque l’Élysée cité par Le Monde.
Des solutions alternatives à foison
Dans ce contexte, prétexter d’une quantité « marginale » de plastiques ne saurait être recevable. Mieux, Le monde évoque plus de 800 articles jetables en plastique susceptible de trouver refuge dans les cuisines de l’Élysée, selon la simulation de la procédure de passation du marché.
Il existe pourtant des solutions alternatives de plus en plus développées dans un but écologique, comme le rappelle Nathalie Gontard, une spécialiste de la pollution plastique interrogée par Le Monde.
On pourrait par exemple remplacer ces plastiques par du verre, du tissu, du métal ou encore de la pulpe de canne, estime l’experte.