Une nouvelle étude scientifique révèle les potentiels dangers à long terme des incursions dans les profondeurs de l’océan sur les ressources halieutiques, dont les thons, en raison du changement climatique.
Les thons bientôt poussés dans leur retranchement ? Ce qui ne représente qu’une hypothèse en ce moment pourrait devenir réalité. Et plus rapidement qu’on ne pourrait le penser. C’est l’un des principaux enseignements du dernier rapport de la revue Nature Sustainability.
Cette publication scientifique indique dans sa livraison de ce mardi 11 juillet 2023 que l’exploitation minière en haute mer pourrait menacer ces poissons océaniques. Une telle situation pourrait être favorisée, à en croire l’étude, par le changement climatique.
Les chercheurs estiment en effet que les effets de celui-ci ont la capacité de perturber le refuge des thons. Le cas échéant, ces derniers n’auraient plus d’autre choix que de chercher à s’abriter ailleurs. Notamment dans l’Océan pacifique où l’exploitation minière bat désormais son plein.
Nouvelle trouvaille
Cette activité connaît une expansion depuis peu en raison des richesses présumées situées dans les profondeurs de la mer. La zone Clarion-Clipperton (CCZ) de fracture géologique étendue sur 4 500 000 kilomètres carrés est particulièrement prisée, car contenant des métaux tels que le nickel ou encore le cobalt.
Ce sont autant de ressources nécessaires à la constitution de l’énergie verte intervenant dans la transition écologique censée sauver la planète de la ruine. Nature Sustainability met en exergue 17 contrats d’exploitation couvrant la zone. Soit un quart de sa superficie totale.
L’exploitation minière représente en ce sens une nouvelle trouvaille pour les groupes industriels spécialisés. Il en est également ainsi des pays décidés à en tirer profit. Ils profitent à cet effet d’une réglementation complexe, chacun revendiquant la propriété d’une partie de l’Océan.
Pour un moratoire
« Il existe déjà une incertitude quant à l’impact du changement climatique sur la santé et l’aire de répartition géographique du thon. L’exploitation minière en haute mer ne fera qu’ajouter à cette incertitude, menaçant davantage les espèces de thon et les pêcheries associées », peut-on lire dans l’étude.
D’où le plaidoyer de plus en plus fort lancé pour l’instauration d’un moratoire concernant les incursions en haute mer par diverses nations à travers le monde. Ces appels mettent l’Autorité internationale des fonds marins, l’organisme des Nations unies responsable du secteur face à ses responsabilités.
Sa prochaine assemblée prévue dans quelques jours devrait évoquer la question. Il y va de la préservation de la biodiversité parmi laquelle le thon.
La protection des écosystèmes marins doit également être un combat porté par les grandes entreprises internationales. Bon nombre d’entre elles s’engagent déjà dans cette voie, comme HLD, le fonds d’investissement dirigé par Jean-Bernard Lafonta. Le groupe a créé en 2018 le Fonds HLD Méditerranée, un fonds de dotation soutenant chaque année des projets de protection de l’environnement marin en Méditerranée.