Le 26 avril dernier, Elisabeth Borne a présenté sa feuille de route pour les 100 jours à venir. Si la Première ministre a traité les sujets de l’eau, des forêts, des logements ou encore des transports, elle n’a toutefois pas proposé de nouvelles mesures pour l’écologie.
Il n’y pas de doute : le gouvernement veut calmer la crise sociale en tournant la page de la réforme des retraites. C’est pourquoi Elisabeth Borne a organisé, mercredi 26 avril dernier, une conférence de presse durant laquelle elle a présenté sa feuille de route pour les « 100 jours d’apaisement » à venir.
Au-delà de différentes mesures sur l’éducation et l’emploi, la Première ministre a souhaité mettre l’accent sur la transition écologique, affichée comme « un pilier » de son action. Elle n’a toutefois pas annoncé de nouvelles propositions.
« Les effets du dérèglement climatique inquiètent nos compatriotes, ils sont une source d’angoisse, notamment pour beaucoup de jeunes. Pour y faire face, nous déployons une planification écologique ambitieuse, et les trois prochains mois seront l’occasion d’une accélération dans tous les secteurs, et à tous les niveaux », a assuré d’entrée la cheffe du gouvernement, avant d’enchaîner sur une liste de divers sujets.
Elisabeth Borne s’est par exemple exprimée sur le plan de sobriété pour l’usage de l’eau dévoilé par Emmanuel Macron le 30 mars. Selon la Première ministre, il contient bon nombre de « premières actions concrètes » (10% d’économies d’eau dans tous les secteurs d’activité, réutiliser les eaux usées…) qui devraient « porter leurs fruits dès cet été ». Pour rappel, ce plan avait été vivement critiqué par les associations écologistes lors de son officialisation.
Un autre dossier a été évoqué : la gestion des forêts, fragilisées par les canicules, sécheresses et autres incendies liés au réchauffement climatique. Elisabeth Borne a rappelé qu’une proposition de loi sur la prévention des feux de forêts sera discutée à l’Assemblée nationale le 15 mai prochain.
La Première ministre n’a pas annoncé de plan massif sur la rénovation des bâtiments. La question de l’isolation des logements est pourtant soulevée par de nombreux militants depuis des mois. « Nous proposerons un accompagnement personnalisé via Mon Accompagnateur Rénov’ [un assistant à maîtrise d’ouvrage ou un opérateur agréé par l’État], qui conseillera les Français et leur indiquera les professionnels agréés », a-t-elle toutefois affirmé.
Il n’y a cependant rien de nouveau sous le soleil, puisque le dispositif a été lancé dès 2022. L’exécutif indique aussi vouloir « accélérer l’ouverture de guichets France Rénov’ dans toute la France, avec pour objectif de disposer d’au moins un guichet par intercommunalité ».
Lors de la conférence de presse, Elisabeth Borne a également traité le dossier des transports. C’est d’ailleurs le sujet qui a été le plus développé. « Nous devons continuer à les décarboner et offrir des alternatives accessibles à la voiture thermique », a affirmé la Première ministre, en rappelant la promesse d’un investissement de 100 milliards d’euros d’ici 17 ans pour le ferroviaire afin de créer des « RER métropolitains » dans 10 territoires.
Le président de la République avait déjà évoqué cet objectif en novembre dernier dans une vidéo « Foire aux questions » sur YouTube. Selon Elisabeth Borne, diverses concertations entre l’Etat, les régions et les collectivités débuteront au mois de mai afin de « préparer les futurs contrats de plan État-Région ». Une « offre de location de véhicules propres, à prix accessible » sera aussi lancée cet automne. Concernant le secteur aérien, un « plan d’action concret sera présenté en juin au Salon du Bourget », a indiqué la Première ministre, sans donner plus de précisions sur son contenu.
« Trop souvent, nos compatriotes ont le sentiment que la lutte contre le dérèglement climatique ne repose que sur eux. Nous voulons au contraire que chacun contribue à la hauteur de ce qu’il peut faire. La moitié des efforts à réaliser seront donc demandés aux grandes entreprises », a souligné Elisabeth Borne.
De plus, un projet de loi « industrie verte » sera présenté au Conseil des ministres d’ici deux semaines, avant d’être débattu au Parlement cet été. La fin du mois de juin sera aussi l’occasion d’annoncer la feuille de route de décarbonation des grandes filières industrielles et des 50 sites les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES).
Enfin, un projet de stratégie nationale bas carbone (ou stratégie de réduction des GES), un projet de stratégie nationale de biodiversité (appelé plan d’action pour « restaurer et protéger la biodiversité ») et un projet de programmation pluriannuelle de l’énergie seront présentés en juin. Ces trois textes formeront un projet de loi Energie Climat, dont le contenu sera exposé à l’automne. « Nous entrons dans une nouvelle phase d’action », à conclut la cheffe du gouvernement.