Un groupe de multinationales a décidé d’affronter l’État fédéral canadien devant les tribunaux afin de faire annuler l’interdiction des plastiques à usage unique en cours dans le pays.
C’est une bataille judiciaire dont les effets de l’issue pourraient inspirer certains ailleurs. Notamment les géants de l’industrie des polluants qui n’en ont en réalité cure des conséquences de leurs activités sur l’environnement.
Les fabricants canadiens de plastique Dow Chemical Canada, Imperial Oil et NOVA Chemicals auront en tout cas du mal à convaincre de l’incidence positive de leur démarche sur la planète. Et pour cause, ils se sont convaincus de faire annuler l’interdiction prononcée par l’État de l’usage des plastiques dans le pays.
Toxicité en question
Dans un pays comme le Canada qui en produit environ quatre millions de tonnes chaque année, la réalisation d’un tel objectif suppose des mesures fortes avec suivi. D’autant que les plastiques à usage unique fabriqués pour la plupart à base de résidus de pétrole, représentent un des pires fléaux possible pour la planète.
Ils n’épargnent en effet ni la faune ni l’homme encore moins les océans à cause de sa durée de décomposition relativement très longue – cela peut mettre des centaines d’années –, à en croire les scientifiques. D’où l’interdiction de sa fabrication, son importation par l’État du Canada. Tous les articles provenant du plastique sont également prohibés.
Au grand dam des acteurs de la filière qui attaquent le gouvernement devant la justice au motif que leur produit n’aurait pas de toxicité avérée.
À rebours du consensus
« Nous allons nous en tenir à la science et nous battre pour un environnement sain où nos rivages, nos parcs et nos vies navigables sont exempts de pollution plastique », a réagi le ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, mardi 7 mars sur Twitter alors que les débats se poursuivent au tribunal jusqu’au jeudi.
L’action des entreprises concernées appuyées par deux provinces de l’Ouest du Canada paraît osée à l’heure où le consensus scientifique sur les méfaits du plastique est sans équivoque. C’est d’autant plus intriguant que the 5 Gyres Institute témoigne dans une étude publiée ce mercredi d’un risque de triplement du volume de plastiques dans les océans d’ici 2040.
Le verdict judiciaire ne devrait pas être disponible avant plusieurs mois.