Le gouvernement s’engage pour la construction d’une mine de charbon souterraine destinée à soutenir l’industrie sidérurgique nationale. Au grand dam des défenseurs de l’environnement.
La ville de Whitehaven dans le nord-ouest britannique devrait prochainement accueillir une nouvelle mine de charbon. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le gouvernement sous l’aval des autorités locales, mercredi 7 décembre dernier après des années de tergiversations. Tant le projet prévu en grande partie sous la mer, déchaîne les passions outre-Manche.
Les pouvoirs successifs s’en étaient en effet plus ou moins éloignés sur fond de contestation de la part des militants de la nature et autres activistes de la lutte climatique. En cause, le caractère extrêmement polluant du charbon, un des combustibles fossiles responsables du changement climatique.
L’ancien chef du gouvernement Boris Johnson avait ainsi désapprouvé l’initiative l’année dernière, sans pour autant l’enterrer. Cette décision étant du ressort du comté de Cumbrie abritant Whitehaven.
Des gages d’apaisement
Mais son successeur Rishi Sunak a décidé de donner son aval au projet, arguant de considérations économiques. La mine de 160 millions de livres devrait en effet générer environ 500 emplois, selon l’exécutif. Ce dernier indique par ailleurs que le charbon produit ne servirait pas dans les centrales électriques, mais plutôt à des fins de fabrication d’acier.
L’État, appuyé par les résultats d’une enquête publique commanditée sur la question, met également en avant la neutralité carbone que devrait viser l’exploitation de la mine. Une promesse sans doute destinée à apaiser les tensions toujours vives à ce sujet. D’autant que le Royaume-Uni se présente en modèle de la cause climatique aux yeux du monde. En témoigne la récente sortie du Premier ministre à la COP27.
Colère et déception
La déception des détracteurs du projet n’est que plus grande, à l’heure où le réchauffement climatique se manifeste avec acuité au fil des années. « La décision envoie un signal erroné aux autres pays concernant les priorités climatiques du pays, à en croire John Gummer, président du Comité britannique sur le changement climatique, groupe qui plus est impulsé par le gouvernement dans le cadre de l’examen des progrès nationaux en matière de réductions des émissions de gaz à effet de serre.
Même sentiment chez les ONG Greenpeace et Oxfam, toutes dépitées par ce projet. Quant à l’organisation Friends of the Lake District active dans la préservation de la nature à Cumbrie, elle recommande une action judiciaire de la part des militants environnementaux locaux.