Température maximale de chauffage des bureaux, télétravail, covoiturage, rénovation des bâtiments publics… Dans un contexte de tensions énergétiques, le gouvernement a présenté, le 6 octobre dernier, son plan de sobriété visant à réduire la consommation d’énergie de 10% pour passer un hiver sans coupures. Ce plan invite aussi les entreprises françaises à s’organiser pour participer à l’effort collectif.
Jeudi 6 octobre 2022, le gouvernement a détaillé en grande pompe son plan de sobriété énergétique dans un des halls de la Porte de Versailles. Objectif ? Faire baisser en deux ans la consommation totale d’énergie de 10% par rapport à celle de 2019. Un cap nécessaire afin de pallier aux risques de pénuries d’électricité et de gaz cet hiver liés à la crise russo-ukrainienne. Cette baisse de la consommation est également une première étape nécessaire pour espérer parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Ce plan compile une série de mesures dans de nombreux secteurs d’activité. Afin de donner l’exemple, les administrations sont en première ligne : renforcement du travail à distance (revalorisation de 15% de l’indemnité télétravail), travail en horaires décalés, coupure de l’eau chaude sans les sanitaires, voitures de fonction limitées à 110 km/h sur l’autoroute…
Le gouvernement met également à contribution les collectivités locales et les entreprises, en préconisant une température de 19 °C dans les bureaux et les bâtiments. Les collectivités sont notamment invitées à réduire de 2 °C la température des gymnases et de 1 °C celle des piscines. Un décret a aussi été pris pour interdire les enseignes et publicités lumineuses entre 1 heure et 6 heures du matin partout en France.
De leur côté, les entreprises s’engagent à travailler sur 15 actions concrètes comme l’arrêt de l’éclairage des bâtiments inoccupés, la limitation du chauffage ou de la ventilation, la formation des salariés aux écogestes, l’isolation des bâtiments, le déploiement d’un forfait de mobilité durable… Des mesures regroupées dans une charte à signer.
Les entreprises peuvent ainsi contribuer significativement à la réduction de la consommation d’énergie en France. Nombre d’entre elles n’ont pour autant pas attendu l’annonce gouvernementale pour décarboner leurs activités. C’est notamment le cas du groupe La Poste, qui « profite » même du contexte pour accélérer sur sa stratégie verte et renforcer son plan de sobriété énergétique, inscrit dans sa stratégie « La Poste 2030, engagée pour vous ».
Décliné en 4 axes, le plan de l’entreprise à mission souhaite réduire les consommations énergétiques des infrastructures et des véhicules, impliquer les collaborateurs et filiales au travers d’actions concrètes allant au-delà de la sensibilisation aux écogestes, assurer la continuité des activités postales dans un contexte de tensions énergétiques et mettre à disposition du collectif les savoir-faire du groupe en matière de sobriété énergétique.
L’exécutif promet aussi d’accompagner les Français vers la sobriété, en mettant notamment en place une incitation financière au covoiturage (bonus de 100 euros à tous nouveaux inscrits sur une plateforme de covoiturage). Le gouvernement annonce aussi une aide allant jusqu’à 9 000 euros pour les ménages souhaitant changer leur chaudière à gaz au profit d’une pompe à chaleur.
Dans la même veine, l’Etat a lancé une campagne de communication, « Chaque geste compte », pour encourager les citoyens à adopter des comportements éco-responsables (limitation du chauffage à 19 °C, baisse de la température du chauffe-eau à 55 °C, extinction des appareils électroniques inutilisés ou en veille, achat de thermostat programmable, usage des appareils énergivores aux heures creuses…).
Enfin, le plan de sobriété énergétique va débloquer une enveloppe de 150 millions d’euros pour rénover simplement et rapidement les bâtiments publics. Ces petits travaux de rénovation (dits à « gain rapide ») concernent les chaudières économes, l’isolation, les ampoules LED ou encore les thermostats intelligents.