La major pétrolière anglo-néerlandaise est accusée de manquer à ses engagements climatiques conformément à l’accord de Paris. Ses principaux dirigeants sont notamment menacés de poursuite judiciaire.
Les membres du conseil d’administration de Shell pourraient prochainement être contraints de répondre des actions de leur entreprise ou plutôt de sa non-action en matière de climat devant la justice. C’est en tout cas l’objectif visé par ClientEarth à travers sa plainte en gestation. L’ONG fondée par James Thornton a annoncé mardi 15 mars, son intention de solliciter l’autorisation de poursuivre nommément les administrateurs du groupe pétrolier auprès de la Haute cour d’Angleterre et du Pays de Galles.
Leur tort ? Celui de n’avoir pas suffisamment œuvré pour le climat, conformément à la COP de Paris en 2015. Cette conférence présentée alors comme celle de la dernière chance pour sauvegarder une planète en destruction sous les coups de boutoir de l’humain avait notamment exigé la limitation du réchauffement à 1,5 °C d’ici 2050. Un objectif primordial à la préservation du climat selon de nombreux scientifiques, dont Shell n’en a cure, à en croire ClientEarth.
Positionnement frileux
Et pour cause ses promesses en faveur la matière éludent les émissions absolues nécessitant un désengagement du pétrole et du gaz entre autres. Soit deux des principaux combustibles fossiles identifiés comme responsables de l’état catastrophique actuel de la planète par de nombreuses études. Des ressources dont des acteurs industriels à l’image de Shell ont encore décidément du mal à se détourner en raison des moyens colossaux nécessaires à la transition énergétique.
ClientEarth dont un des principaux coups d’éclat sur le terrain de l’activisme climatique est d’avoir fait plier, par décision judiciaire, la région belge de Bruxelles, à propos des mesures de la qualité de l’air l’année dernière, a interpellé Shell avait la saisine du tribunal, en vertu du droit britannique des sociétés.
Bis repetita ?
Sollicitée par l’agence de presse Reuters, l’entreprise anglo-néerlandaise a réitéré un engagement fort, à la hauteur des défis imposés par le changement climatique. Il n’en reste pas moins vrai qu’il s’agirait, au cas où la présente plainte irait au bout, d’un deuxième désaveu de la justice à son encontre en matière climatique en l’espace de quelques mois seulement.
Le premier sur l’initiative de plusieurs ONG dont Greenpeace, a vu un tribunal de La Haye lui ordonner de revoir à la hausse ses ambitions, l’année écoulée. Un jugement de portée historique contre une major pétrolière.