L’ONG Greenpeace a publié jeudi une vidéo choc dans laquelle elle imagine le monde dans 20 ans avec l’accentuation du réchauffement climatique. Ce sera le temps des regrets pour les hommes politiques qui auraient pu changer le cours des évènements. Parmi les personnes indexées figurent le président français Emmanuel Macron, son prédécesseur François Hollande et la candidate RN Marine Le Pen. Chacun fait son mea culpa avec des « Si j’avais su » et « J’aurais pu faire quoi ».
Alors que la campagne présidentielle 2022 bat son plein en France, Greenpeace a publié ce jeudi 24 février un nouveau spot publicitaire très dark qui vise à interpeller les candidats sur l’urgence climatique pendant qu’il est encore temps. Dans cette fiction dystopique, l’ONG de défense de l’environnement imagine les remords des hommes politiques et des animateurs dans 20 ans quand la planète sera dans un sale état.
Grâce au procédé technologique du deep-fake, elle représente avec assez de réalisme l’ancien président François Hollande, l’actuel locataire de l’Elysée Emmanuel Macron, la candidate Les Républicains Valérie Pécresse et celle du Rassemblement National Marine Le Pen. Mais également l’animateur de Touche pas à mon poste Cyril Hanouna et le journaliste de CNews Pascal Praud. Ces gens là qui auraient pu changer le cours des évènements.
Macron les mains liées par les grands patrons et le monde de la finance
Le spot commence par des mots forts qui apparaissent en lettres blanches sur fond noir : « Ils et elles étaient journalistes, femmes ou hommes politiques, au pouvoir ou dans l’opposition. Vingt ans plus tard, ils ont accepté de revenir sur la campagne pour l’élection présidentielle de 2022. ». La vidéo se poursuit avec des extraits de reportages de notre époque mêlés à des prises de parole politique et des scènes de chaos.
Au bout de quelques secondes un homme apparait dans la pénombre, assis de dos avec des cheveux blancs. Il s’agit d’Emmanuel Macron, qui a des traits un peu vieillis pour coller avec son âge en 2042. De sa voix caractéristique, il affirme : « Durant mon mandat, j’ai beaucoup parlé d’écologie mais je n’en ai pas assez fait, je le reconnais ». Le chef de l’Etat français actuel se dédouane et pointe du doigt les grandes entreprises et les banques avec qui il a dû gouverner…
Les politiques pas à la hauteur des enjeux
Valérie Pécresse (LR) prend ensuite la parole pour interroger sur sa capacité à changer les choses. Elle pense qu’elle n’aurait rien pu faire de toute façon. D’ailleurs, elle se demande s’il fallait dire la vérité aux Français et leur expliquer qu’il fallait moins prendre l’avion. Marine Le Pen (RN), elle, estime qu’il y avait plus urgent que l’urgence climatique, la crise identitaire en France en l’occurence. François Hollande surgit à son tour pour reconnaître que les responsables politiques, lui y compris, n’ont « pas été à la hauteur des enjeux ».
Pour sa part, Cyril Hanouna admet qu’il aurait parlé beaucoup plus de l’écologie dans son émission s’il « avait su le quart du tiers de ce qui allait nous arriver ». De son côté, Pascal Praud se défend d’avoir joué le jeu de l’audience en invitant des personnages polémiques comme le climatosceptique Christian Gerondeau. « On ne faisait pas une émission scientifique, on faisait un débat, et pour moi un débat c’est de la polémique, c’est du buzz, c’est du spectacle! », explique-t-il.
Nous pouvons encore agir
Le spot prend fin avec Emmanuel Macron qui demande : « Mais est-ce que je peux revenir en arrière et changer le passé ? ». S’il est techniquement impossible aujourd’hui de remonter le temps comme dans les films de science-fiction, Greenpeace fait savoir que l’on peut agir dès maintenant pour éviter ces regrets dans 20 ans. « D’ici au premier tour, le dimanche 10 avril, tout est encore possible », écrit-elle dans un communiqué accompagnant la vidéo.
D’emblée, l’ONG appelle les candidats à accorder plus de place aux questions climatiques dans les débats présidentiels ainsi que dans les programmes. Selon elle, la France a le devoir d’agir après les couacs sur l’Accord de Paris. Cela d’autant qu’elle porte une responsabilité importante dans le réchauffement climatique, même si ses émissions de gaz à effet de serre sont moins importantes que celles de gros pollueurs comme les Etats-Unis et la Chine.