En Serbie, le triomphe des anti-mine de lithium de Rio Tinto

Belgrade a révoqué la licence d’exploitation de la mine de lithium précédemment accordée au géant minier anglo-australien. Au grand bonheur des populations locales et des écologistes vent debout contre ce projet depuis plusieurs mois.

« En ce qui concerne Jadar, c’est fini ». C’est ainsi que la Première ministre Ana Brnabic a mis fin, jeudi 20 janvier, au projet d’exploitation de la mine de lithium située dans l’ouest de la Serbie. À travers un discours télévisé, la dirigeante progressiste a indiqué que toutes les licences d’exploitation avaient été annulées, mettant ainsi un terme à des mois de protestation de la population locale et des acteurs écologiques. Ces derniers, malgré les assurances répétées de l’entreprise contractante, Rio Tinto, se sont toujours opposés à ce projet à plusieurs enjeux.

La mine devait notamment permettre, grâce à sa production annuelle estimée à 58 000 tonnes de carbonate de lithium, d’alimenter jusqu’à un million de véhicules électriques par an. Le lithium étant une des plus importantes matières premières de construction des batteries électriques. Une telle production aurait fait de la Serbie dont le rêve d’intégrer l’Union européenne n’est plus un mystère, le principal pays fournisseur de cette source d’énergie au Vieux continent. De quoi permettre à ce dernier de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine actuellement maître incontournable de la fourniture des batteries électriques dans le monde.

Fronde massive

Rio Tinto qui a consenti d’investir plus de deux milliards de dollars dans ce projet, y trouverait aussi son compte. De même que la transition énergétique que beaucoup appellent de leurs vœux. Étant donné le plébiscite de la filière des véhicules électriques. L’agence de presse Reuters indiquait à cet effet en novembre que les constructeurs automobiles prévoyaient dans l’ensemble de débourser 515 milliards de dollars pour les besoins des véhicules et batteries électriques au cours des dix prochaines années.

Mais la population de Jadar ainsi que les défenseurs de la nature ne l’entendent pas de cette oreille. Inquiets de ce qu’il pourrait advenir de leurs terres entre autres, ils ont multiplié ces dernières semaines, les actions de protestation. Avec en ligne de mire, Rio Tinto accusé de tous les maux.

Décision politique ?

Le groupe minier réfléchit désormais, à en croire Reuters, à se plaindre de la révocation de sa licence d’exploitation à la justice. La décision du gouvernement serbe pourrait quant à elle avoir été motivée par les élections générales d’avril. Un scrutin qui a vu s’imposer dans les débats, le projet du lithium controversé.

 

Auteur de l’article : EcoloBizz

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