Le Premier ministre de l’Inde s’est engagé pour la neutralité carbone en 2070. L’horizon est plus lointain que ceux des autres principaux pollueurs de la planète, mais il a le mérite d’exister désormais.
Dans la foire aux promesses ouvertes depuis ce week-end à la conférence mondiale pour le climat à Glasgow (COP26), une intervention était particulièrement attendue par les observateurs. Celle de l’Inde dont la position en tant que quatrième plus grand émetteur de dioxyde de carbone au monde derrière la Chine, les États-Unis et l’Union Europe (UE), en fait un acteur incontournable dans la lutte pour le climat.
À la tribune de la COP26 lundi, le Premier ministre du pays d’Asie du Sud n’a laissé personne indifférent. Narendra Modi a ainsi annoncé que son pays comptait atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2070. New Delhi s’engage également à multiplier par dix dans la prochaine décennie, ses ressources énergétiques fondées sur le renouvelable. Soit une capacité de 50 à 500 gigawatts en 2030. Ces énergies inépuisables compteraient par ailleurs pour moitié dans son mix énergétique à cette échéance, toujours selon l’adresse du Premier ministre.
Enfin des engagements
Ces annonces de l’Inde, surtout celle relative à la neutralité carbone, ont de quoi surprendre plus d’un observateur de l’actualité du climat. Le pays avait en effet jusque-là fait la sourde oreille aux incessants appels internationaux à s’engager dans ce sens conformément à la COP21 tenue à Paris. Le pays avait même indiqué, pas plus tard que la semaine écoulée, que l’objectif d’une émission de Co2 net zéro n’était pas spécialement déterminant dans la lutte contre le réchauffement climatique.
C’est dire que les participants de la COP26 ont dû accueillir le positionnement officiel de Narendra Modi sur la question avec un certain soulagement. C’est un signe d’engagement de l’Inde pour la cause climatique au moment où la Chine, l’autre grand pollueur de la planète, n’a pas daigné envoyer son président en terre écossaise.
Des promesses sans substance ?
Reste que l’horizon indien de neutralité carbone est en deçà de celui des États-Unis, de l’UE ou de la Chine, qui ont choisi entre 2050 et 2060 dans le moins optimiste des scénarios. Quant au mix énergétique, il démontre que l’Inde va continuer d’avoir recours au charbon pendant un bon moment alors que les alertes appellent à une rupture d’avec les combustibles fossiles dès maintenant afin de ne pas compromettre la planète de façon irréversible. Sans compter la déforestation qui continue de plus belle dans le pays.