L’industriel français du pétrole est accusé d’avoir fermé les yeux des décennies durant sur les ravages de ses activités sur l’environnement en plus d’instiller le doute dans l’opinion sur la réalité du changement climatique.
Voilà une information qui ne va pas arranger l’image du géant tricolore de l’or noir. Total renommé récemment en TotalEnergies, un des plus grands pollueurs au monde se trouve également être une véritable machine à supercheries dès lors que ses intérêts économiques sont en jeu. C’est ce que révèle la teneur d’un rapport accablant pour la firme pétrolière et gazière relativement au changement climatique.
L’étude de la revue scientifique Global Environmental Change et fondée sur des archives du groupe et des entretiens d’ex-employés, révèle en effet que l’entreprise présidée par Patrick Pouyanné n’a non seulement rien fait pour arrêter le massacre du climat à travers ses activités, mais elle a également œuvré de tout son pouvoir afin de décourager les initiatives allant dans ce sens.
Des années de déni
Cette stratégie déployée sur des dizaines années a commencé en 1971, selon les chercheurs. Total alors mis, dans un contexte mondial de prise de conscience naissante des conséquences des énergies fossiles sur le climat, face à ses responsabilités climatiques via un article paru dans sa propre revue, opte pour une contre-offensive. Avec d’autres majors pétrolières telles que ExxonMobile, le groupe français aidé de la défunte Elf, s’emploie dès les années 1980 à remettre en cause la réalité selon laquelle le réchauffement tient en grande partie des activités industrielles menées par les hommes.
Pour parvenir à ses fins, Total s’illustre de diverses façons, y compris les pires. Comme le fait de placer des agents doubles dans des laboratoires chargés d’étudier la question climatique. Au même moment, ses responsables se convainquent de la nécessité de contrecarrer les scientifiques à travers un discours nihiliste à propos de la dangerosité du fossile sur l’environnement. Ils réussissent même à faire échec à une initiative de régulation de la France et de Bruxelles entre 1991 et 1994.
Greenwashing permanent
Cette stratégie s’est poursuivie jusqu’en 2000 où Total donne enfin aux différents rapports sur le réchauffement climatique, celui du Giec notamment, tout le crédit qui leur sied, affirment les auteurs de l’étude. Mais le changement de cap vers le renouvelable attendra. L’entreprise du CAC40 régulièrement épinglée pour inaction climatique, n’en démord toujours pas de l’énergie fossile. Et son récent changement de nom cache mal la réalité d’un Total accroc aux hydrocarbures.
Avec l’imminence de la COP26, il serait intéressant de voir la suite réservée à ce rapport du Global Environmental Change.