Le pétrolier américain annonce le triplement de ses investissements afin de réduire son empreinte carbone sur les sept prochaines années. Il refuse cependant de s’engager sur un objectif d’émission zéro en 2050.
Face au péril climatique sans cesse rappeler ces derniers mois par nombre de rapports alarmants, l’industrie du pétrole redouble d’efforts afin de s’engager dans la transition écologique. Mais pas Chevron qui préfère manifestement aller à son rythme. En témoignent les dernières annonces faites par l’entreprise dans le cadre de sa politique bas carbone.
Le numéro deux de l’or noir aux États-Unis a notamment indiqué mardi 14 septembre vouloir faire passer ses investissements de réduction de l’empreinte carbone du simple au triple sur les sept prochaines années. Soit une enveloppe de 10 milliards de dollars à répartir dans trois secteurs principaux. Dans le détail, cela revient à décaisser : trois milliards pour le captage du carbone, deux pour faire baisser l’intensité de ses émissions de dioxyde de carbone, deux autres en faveur de l’hydrogène et enfin trois pour les biocarburants.
Pas d’objectif d’émission zéro
À travers ces investissements, le géant américain se veut soucieux de la nécessité de décarboner l’économie afin de limiter le changement climatique et ses effets. Il rechigne cependant à s’engager pour un objectif de carbone zéro à l’horizon 2050. Le patron Michael Wirth, cité par l’agence Reuters, estime notamment ne pas être prêt à proclamer des ambitions que l’entreprise ne pourrait pas respecter. Car, soutient-il, trop peu d’actionnaires sont actuellement en faveur d’un virage dans le solaire ou l’éolienne, à l’instar de ce qui se fait chez les pétroliers européens dont Total, BP et Shell entre autres.
Ces derniers sous l’étreinte d’un environnement moins favorable que celui de leurs homologues américains se voient contraints à des engagements significatifs en faveur de la cause climatique.
De la poudre aux yeux ?
Chevron a pourtant été sous grande pression de certains de ses actionnaires pas plus tard qu’en mai aux fins d’une stratégie climat plus affirmée. Mais il faut croire que comme souvent pour ces firmes encore très dépendantes de l’énergie fossile, les finances passent avant tout le reste. Illustration avec les investissements annoncés dont le coût effleure à peine 8% des dépenses annuellement prévues par la major américaine pour sa croissance. Tout pour les caisses donc et très peu en faveur de la transition énergétique.
De quoi se faire accuser de greenwashing par l’ONG Earthworks qui garde le groupe dans son collimateur.