Alors que la déforestation en Amazonie connaît son niveau le plus inquiétant depuis 10 ans, plusieurs acteurs économiques s’attachent à faire bouger les lignes pour limiter l’impact de cette bombe à retardement environnementale.
Assurer la traçabilité de la viande dans les chaînes d’approvisionnement
Cette démarche de traçabilité des approvisionnements bovins est centrale pour répondre à la problématique de déforestation liée aux élevages illégaux dans des zones protégées et des parcs naturels, où des agriculteurs brûlent des hectares de forêt pour faire paître leurs bêtes. Une tâche rendue difficile par « la complexité des chaînes d’approvisionnement » du secteur de la distribution en Amérique du Sud.
Un message qu’a également porté Susy Midori Yoshimura, la directrice RSE et du développement durable de GPA. Elle y rappelait les engagements de GPA pour la « valorisation et la contribution à la construction de cycles vertueux et de processus de production qui contribuent à la santé des écosystèmes et à la conservation des biomes ». Et d’ajouter que, depuis 2016, GPA déploie, « parmi ses actions de lutte contre la déforestation », « une politique spécifique d’achat de viande ».
Des outils de contrôles renforcés par un partenariat avec IMMAFLORA
Selon Susy Midori Yoshimura, GPA a encore rehaussé en 2020 sa politique de contrôle des achats de viande bovine. « Nous avons formalisé les critères du projet Beef on Track de l’organisation IMAFLORA, qui fait autorité, comme protocoles obligatoires d’homologation des fermes qui alimentent tous les abattoirs du groupe », a-t-elle précisé en faisant référence à l’une des plus anciennes ONG de lutte contre la déforestation du Brésil, dont la filiale du groupe Casino est désormais partenaire.
Un point de vue partagé par Lisandro Inakake de Souza de l’ONG IMAFLORA, pour qui « soutenir les initiatives sectorielles dans la chaine de production animale, mais aussi dans celle de la viande à implémenter ses actions de façon à régulariser sa chaine de fournisseurs », est une priorité de son organisation.
« Une partie du problème ne peut être résolue qu’à travers l’évolution des stratégies d’inspection des fermes », a conclu Lisandro Inakake de Souza, qui voit dans la question des fermes illégales une des causes de la déforestation en Amazonie. Selon GPA, 99,6% du volume de viande vendu dans ses magasins est contrôlé par son processus de traçabilité et de transparence et font l’objet d’un processus de surveillance par géo monitoring pour garantir leur origine.
En partenariat avec les ONG, la lutte contre la déforestation s’intensifie malgré le désintérêt du gouvernement
IMMAFLORA n’est pas la seule ONG avec laquelle le groupe Casino s’est associée pour assurer un suivi de ses filières d’approvisionnement. Par exemple, en partenariat avec l’ONG National Wildlife Foundation (NWF), GPA a mis en place l’outil de surveillance de la supply chain Visipec – un service de monitoring satellitaire pour la surveillance des zones forestières. En agrégeant les données des données spatiales gouvernementales, Visipec agrège les données recueillies pour tracer les mouvements du bétail acheminé entre les fermes d’élevages et les abattoirs.
Autant d’initiatives portées par le groupe Casino et sa filiale GPA, qui s’accélèrent à mesure que le gouvernement du président de la République Jair Bolsonaro supprime progressivement tous les moyens de contrôle. En effet, en avril 2021, le gouvernement brésilien avait réduit ses dépenses environnementales annuelles de 24% pour la seule année 2021.