De récentes études permettent de lever le voile sur l’état de la déforestation dans le monde, principalement dans les pays en développement. Les données témoignent d’un fléau en lien direct avec les besoins de consommation des nations industrialisées.
Le phénomène a tout l’air d’un cercle vicieux. Plus un individu a les moyens, plus ses besoins en produits de consommation divers évoluent. Sachant que ceux-ci proviennent d’une agriculture qui s’intensifie au fil des ans, l’ardoise flambe très rapidement en matière de déforestation. C’est ce que révèlent de nombreuses études ces dernières années à l’observation du phénomène dans le monde.
Le constat est simple et sans équivoque. Alors que les forets se multiplient dans les pays riches, c’est l’inverse qui se produit dans les pays sous-développés ou en voie de développement. Rien qu’en 2020, 12,2 millions d’hectares ont disparu, selon des données de l’Université du Maryland et de l’organisation Global Forest Watch. Dans ces chiffres en hausse de 12% par rapport à l’année précédente, figure la perte de 4,2 millions d’hectares de forêts vierges cruciales pour le maintien de l’écosystème et l’absorption des gaz à effet de serre émis par la planète.
Les pauvres payent le lourd tribut
Parmi les pays qui pâtissent le plus de cette situation figurent : le Brésil avec 1 704 090 hectares perdus, la République démocratique du Congo avec 490 603 d’hectares, la Bolivie avec 276 883 d’hectares disparus, entre autres. Soit toutes des nations en développement et qui fournissent en matières premières agricoles les pays plus avancés économiquement comme : la France, l’Allemagne, le Canada, le Royaume-Uni ou encore les États-Unis. Une demande qui va crescendo et à laquelle les producteurs agricoles se doivent de répondre. C’est ainsi que la prestigieuse revue Nature estime que chaque citoyen issu de l’un des sept États les plus industrialisés au monde est responsable de la destruction de 3,9 arbres par an dans les régions tropicales à travers une étude parue en mars dernier.
Six matières agricoles clés
Cette déforestation dite importée est due à la forte consommation d’un certain de produits par les pays riches. Ces produits d’élevage et d’agriculture, au nombre de six, sont responsables de 80 % des pertes de forêts dans des régions tropicales de 2005 à 2017. Il s’agit notamment du soja (31%), de l’huile de palme (24%), du bœuf (10%), du bois (8%), du cacao (6%) et du café (5%).