L’entreprise américaine de biotechnologie Oxitec pour une première mondiale, vient de libérer dans la nature des moustiques génétiquement modifiés. L’opération a eu lieu sur l’archipel des Keys en Floride. Les moustiques de cet archipel propagent de plus en plus de maladies, ce qui motive cette entreprise à tenter de réguler le comportement de l’insecte avec cette population génétiquement modifiée.
Le concept de cette opération est de lâcher des moustiques génétiquement modifiés (GM) auprès de moustiques propageant des maladies pour les affaiblir après reproduction. La production de la batterie de moustiques GM a atteint son âge de maturité le mercredi 12 mai. Deux semaines auparavant, ces moustiques n’étaient que des oeufs rangés méthodiquement dans une boîte qui ne dépassait pas la taille d’un grille-pain. Ces moustiques, tous mâles sont donc prêts à partir féconder les moustiques femelles responsables de la propagation de maladies en Floride. Cela fait prêt d’une décennie que le débat des moustiques GM s’anime autour de la question éthique d’un déploiement d’une espèce génétiquement modifiée. Cependant, les bienfaits de cette opération ne peuvent pas être négligés. Outre l’aspect désagréable d’une piqûre de moustique, c’est surtout le problème de propagation de virus pouvant être très dangereux de par leur contagion et de par leur intensité. Le moustique propage des maladies comme le chikungunya, le virus Zika ou encore la fièvre jaune pour les plus connues.
Quelles motivations pour le développement de cette piste de modification génétique ?
La principale source de motivation à l’origine de cette opération a été le constat d’une résistance croissante des moustiques contre les insecticides. Leur organisme sait s’adapter rapidement et rend l’utilisation des produits chimiques inefficace sur le long terme. De plus, les pesticides sont évidemment mauvais pour l’environnement, une autre solution devait être trouvée. Les spécialistes ont commencé à chercher d’autres moyens comme le fait de stériliser les mâles par une technique de rayonnement, le fait également d’infecter les moustiques avec une bactérie pour atténuer l’intensité de propagation des maladies par la morsure. Cependant, le seul moyen viable et réellement efficace s’avère être la modification génétique.
Cette méthode est prometteuse mais elle doit être rigoureusement surveillée pendant les premiers temps de son activation. Oxitec compte diffuser des salves de 12 000 moustiques GM pendant les 12 semaines à venir, puis d’augmenter les quotas pour relâcher près de 20 millions de spécimens avant l’automne. La souche GM lâchée agira en guise de test sur l’espèce Aedes aegypti en Floride qui est réputée pour sa propagation très efficace de maladies sur l’homme.