Le géant de e-commerce qui souhaite installer son siège africain en Afrique du Sud fait face à une fronde d’une partie des populations locales qui l’accusent de vouloir profaner leur terre.
La volonté d’expansion sans limites d’Amazon pourrait bien connaître un frein. La firme de Jeff Bezos qui a choisi l’Afrique du Sud pour abriter son futur point d’ancrage sur le continent africain, voit ses plans remis en cause par une forte résistance des populations locales. Ces dernières constituées d’une frange des descendants des premiers habitants du domaine concerné s’opposent au projet, accusant le leader du e-commerce de vouloir profaner ce terrain ô combien cher à leurs yeux.
L’espace de 70.000 m2 situé dans la ville du Cap, autrefois habité par les peuples Khoï et San, revêt en effet un caractère symbolique fort pour les détracteurs du projet. À en croire ces derniers, cette terre représente le symbole de la résistance des peuples autochtones contre les anciennes puissances coloniales. L’endroit était d’ailleurs protégé par une désignation patrimoniale jusqu’en avril 2020, période de son expiration. D’où la validation par la mairie de la ville du projet d’Amazon à travers lequel la firme entend construire un complexe commercial et résidentiel de plusieurs étages. Le géant américain y promet notamment la création de plusieurs milliers d’emplois pour la main-d’œuvre locale.
Les opposants sont vent debout
Cette promesse est loin de séduire les contestataires, déterminés. En dehors de sa valeur culturelle et symbolique, le site est également au cœur d’un enjeu environnemental. Les riverains s’étonnent notamment de la rapidité avec laquelle la municipalité a validé les travaux alors que le domaine est en proie à des inondations et à la sécheresse. Ils ont par conséquent saisi le promoteur, Liesbeek Leisure Properties Trust (LLPT), de leur intention de contester le projet devant la justice. LLPT rétorque qu’une majorité de descendants des lieux a donné son accord tout faisant par ailleurs valoir que les études environnementales sont aux normes. Sans succès auprès des contestataires qui l’accusent de vouloir diviser pour régner.
Cible des critiques, Amazon s’est jusqu’ici gardée de se prononcer sur le sujet. Les opposants regroupés au sein d’un collectif nommé Observatory Civic Association (OCA), ont sollicité le soutien de Mackenzie Scott, précédemment mariée au patron d’Amazon dans la perspective d’une bataille judiciaire. La quinquagénaire devenue multimilliardaire suite à son divorce est aujourd’hui très engagée dans de nombreuses œuvres caritatives.