Le pays a décidé de bannir la culture de palmiers de même que l’importation de l’huile palme qui en découle de son territoire. Alors que les autorités défendent une mesure destinée à préserver l’environnement, de nombreux observateurs en interrogent la faisabilité.
Il en avait fait une promesse de campagne électorale, c’est désormais acté. Du moins, en principe. Le président sri lankais, Gotabaya Rajapaksa, a annoncé presque deux ans après son élection que le palmier ainsi que son produit dérivé ne sont plus autorisés dans le pays. La mesure qui entre en vigueur avec effet immédiat ordonne aux agriculteurs de procéder au déracinement des palmiers déjà en terre. L’objectif est de remplacer à terme toutes les plantations du pays, à raison de 10% chaque année.
Lutte contre l’environnement
Les planteurs sont ainsi priés de privilégier des cultures plus adéquates avec l’environnement, dont l’hévéa, entre autres. Cette mesure pour le moins radicale fait suite aux complaintes qui seraient parvenues aux autorités sri lankaises concernant le palmier à huile. Selon le chef de l’État, de nombreux villageois s’en sont plaints à lui, arguant du rôle nocif de cette culture pour l’environnement. La déforestation et l’érosion des sols ont entre autres été évoquées.
Ces griefs font échos aux nombreuses documentations existantes sur les menaces du palmier sur la nature. Réputée pour ses vertus dans la conservation des produits, l’huile extraite du palmier n’en demeure pas moins dangereuse pour l’environnement. Outre la déforestation, sa production conduit à l’extinction d’un certain nombre d’espèces vivantes et à une hausse du niveau de gaz à effet de serre dans le monde.
Une mesure démagogique
La décision de Gotabaya Rajapaksa devrait en ravir donc plus d’un, les défenseurs de l’environnement notamment. Mais sa mise en exécution interroge dans le pays et à l’extérieur. Comment en effet convaincre les planteurs d’arracher leurs palmiers alors que sa culture est réputée très rentable ? À preuve, le prix de l’huile de palme sur le marché est actuellement au plus haut. L’autre interrogation concerne la dépendance du pays à cette huile majoritairement importée de l’Indonésie et de la Malaisie, à hauteur de 200 000 tonnes environ chaque année.
Au scepticisme des uns s’ajoutent ceux qui dénoncent une mesure sans grand impact sur la préservation de l’environnement. Ils y voient plutôt une manœuvre de l’État en faveur de la filière de la noix de coco dont le Sri Lanka est le quatrième producteur mondial.