Les centrales de biomasse de la région suscitent la désapprobation des populations et spécialistes en santé. Il leur est notamment reproché la combustion au bois qui polluerait bien davantage que certaines sources d’énergie fossile.
La biomasse, une source d’énergie pas aussi verte que ça. C’est ce qu’estiment plusieurs habitants de Strasbourg parmi lesquels des médecins. Regroupés en associations avec d’autres spécialistes en santé, ces derniers demandent aux autorités l’arrêt du recours au bois comme combustible dans les centrales biomasse de la région. Et pour cause, cette ressource végétale ne serait pas sans danger pour l’environnement. Elle serait même source de grave pollution de l’air, selon le collectif Strasbourg Respire.
Des particules fines plus pollueuses que le diesel ou le charbon
L’accusation des plaignants repose entre autres, sur une étude scientifique conduite par le professeur Tim Nawrot, de l’université de Hasselt en Belgique et à laquelle des enfants de Strasbourg avaient pris part. Les résultats avaient ainsi révélé en novembre dernier, la présence dans l’urine de ces petits, des millions de nanoparticules très toxiques. Cela est d’autant plus inquiétant que ces particules ultrafines sont dangereuses pour l’organisme de par leur taille infime qui favorise la pénétration dans les poumons, estime l’auteur de l’étude. De façon plus concrète, c’est comme si ces enfants (7 ans d’âge en moyenne) fumaient entre 5 et 10 cigarettes par jour.
Un tel niveau de pollution atmosphérique ne résulte pas seulement du bois utilisé dans les centrales de biomasse installées à Strasbourg, mais en interdire l’usage apparaîtrait comme un pas non négligeable dans la lutte contre la pollution de l’air aux yeux des habitants et autres spécialistes de l’environnement.
La justice pourrait être saisie
C’est ce que réclame Strasbourg Respire, à travers un appel lancé aux autorités le 23 mars dernier. Selon les initiateurs, la biomasse n’est pas spécifiquement visée, mais le bois utilisé comme combustible dans les centrales d’énergie. Ils préconisent le recours à des combustibles moins destructeurs pour l’air comme : les déchets végétaux ou le gaz réputé lui, très faible en émission d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), extrêmement nuisibles à l’organisme. Seul hic et pas des moindres, l’État a décidé d’interdire le recours au gaz en guise de chauffage dans les habitations neuves à compter de 2024, au nom là encore, de la lutte contre le réchauffement climatique. La décision désole les habitants qui estiment que cela aurait pu être une bonne alternative pour une ville comme Strasbourg réputée très pollueuse.
La justice pourrait être sollicitée afin de trancher cette épineuse question.