La ville française qui se revendique écolo s’est élevée contre l’implantation d’un restaurant du groupe américain sur ses terres. En cause, un modèle alimentaire, économique et social réprouvé par la municipalité.
Grenoble est résolument engagé sur le chemin du respect de l’environnement et n’entend pas changer de cap. Mieux, la ville fait attention à tout ce qui pourrait remettre en cause son modèle vert. Et KFC en a désormais la preuve. Le géant américain de la restauration rapide s’est vu opposer une fin de non-recevoir quant à son projet d’implantation dans la ville. Dans le courrier adressé au président de KFC France, Timothy Michael Colborn, les élus locaux brandissent plusieurs arguments relatifs au modèle d’activités de la chaîne de restauration célèbre pour ses produits aux poulets. L’enseigne est notamment accusée de faire dans de l’exploitation animale agressive avec des conditions d’élevage déplorables. Les responsables locaux de Grenoble mettent également à mal la politique économique du groupe américain qu’ils disent basée sur la précarisation des employés. Face à ses griefs, KFC essaie de jouer l’apaisement, préférant mettre en avant sa contribution économique au rayonnement de la France à travers ses 276 restaurants pour 15 000 personnes employées, dont 90 % en CDI.
Cette levée de boucliers contre KFC témoigne du glissement de Grenoble vers une gestion plus responsable de l’environnement depuis 2014 et l’arrivée d’Éric Piolle à la tête de la capitale de l’Isère. L’écologiste ne ménage en effet, aucun effort afin de mener les habitants au changement de comportements. Son activisme en faveur de l’environnement est d’autant plus palpable que les véhicules polluants sont depuis 2016 restreints de circulation.
Une bataille simplement symbolique ?
Grenoble reste vent debout, mais elle pourrait devoir cohabiter avec cette enseigne de KFC. Car, si le combat de la municipalité en est harmonie avec ses idéologies écologistes, il n’en est pas moins symbolique. Puisqu’au juridiquement, rien ne saurait s’opposer à cette implantation de la chaîne de restauration. La mairie n’a en effet aucun outil de coercition contre l’opération qui concerne l’achat d’un fonds de commerce. L’issue de cette bataille est donc probablement courue d’avance. À l’image d’un épisode similaire ayant opposé la ville d’Oléron et McDonald’s, un autre géant de la restauration rapide entre 2014 et 2019. McDonald’s avait fini par obtenir gain de cause après au terme d’une saga judiciaire sans précédent.
Les responsables de Grenoble se disent ouverts au dialogue avec KFC afin d’arrondir les points de vue.