La Commission européenne a dévoilé mercredi un plan de développement de l’hydrogène propre dans l’UE afin de décarboner les secteurs les plus polluants, dans l’optique d’atteindre la neutralité climatique en 2050.
Bruxelles a dévoilé mercredi, un plan de développement de l’hydrogène propre dans l’UE avec pour objectif de décarboner les secteurs les plus polluants, dans la course vers la neutralité climatique en 2050. « C’est la clé d’une économie européenne forte, compétitive et sans carbone », a assuré le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans lors d’une conférence de presse. « Alors que 75 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE proviennent (de la production) d’énergie, nous devons opérer un changement de paradigme pour atteindre nos objectifs de 2030 et 2050 », a plaidé la commissaire européenne à l’Energie Kadri Simson, citée dans un communiqué.
La production et consommation actuelle d’hydrogène dans l’UE s’élève à 9,8 millions de tonnes, largement issue d’énergies fossiles. Soit une part infime de la consommation d’énergie européenne, mais que la Commission voit monter jusqu’à 14% en 2050 sous sa forme « propre » (produite par électrolyse de l’eau avec de l’électricité issue de sources renouvelables).
Un plan en trois phases
Dans un premier temps, la Commission souhaite soutenir l’installation de 6 gigawatts (GW) d’électrolyseurs d’hydrogène renouvelable, et une production de jusqu’à un million de tonnes d’hydrogène renouvelable. Ensuite, elle se fixe pour objectif 40 GW et 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable, entre 2025 et 2030. Puis, entre 2030 et 2050, elle espère voir la technologie arriver à maturité pour un développement à grande échelle. Un plan ambitieux qui pourrait coûter entre 180 et 470 milliards d’euros d’ici à 2050. L’exécutif européen en a fait l’un de ses investissements prioritaires de son fonds de relance (actuellement en négociation), au même titre que la 5G, les batteries ou encore l’intelligence artificielle.
Il faudra une transition avec d’autres énergies moins propres
Pour la Commission, l’hydrogène propre doit permettre d’aider des secteurs qui peinent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit de remplacer les énergies fossiles dans l’industrie, notamment pour la production d’acier, de l’utiliser comme carburant pour le transport aérien et maritime, les poids-lourds, mais aussi pour les batteries. La Commission estime cependant que dans les premières années, une « période de transition » sera nécessaire pour assurer une production stable et des prix compétitifs, au cours de laquelle d’autres processus de production, émetteurs de carbone, seront maintenus mais atténués par des techniques de capture de carbone.
L’Allemagne a pris les devants
L’hydrogène propre doit participer à la mise en place d’un système énergétique mieux intégré en Europe, un objectif qui a aussi fait l’objet d’une nouvelle stratégie publiée ce mercredi 8 juillet. Au sein de l’UE, l’Allemagne a annoncé début juin un investissement massif de 9 milliards d’euros, avec l’ambition de devenir le « numéro 1 » de l’hydrogène dans le monde. Pour sa part, la France va consacrer 1,5 milliard d’euros sur trois ans afin de « parvenir à un avion neutre en carbone en 2035 ».