Après trois années d’instruction, MohamedOuld Bouamatou a bénéficié d’un non-lieu de la justice mauritanienne, le 11 mai dernier, dans une affaire de corruption présumée. Cette décision confirme définitivement le retour en grâce du patron de la BSA dans son pays. La liberté totalement acquise, l’homme d’affaires a désormais la latitude d’agir sur le terrain pour transformer la Mauritanie en profondeur…
Mohamed Ould Bouamatou a réglé ses comptes avec la justice de son pays
Rentré d’exil le 11 mars dernier, après l’annulation du mandat d’arrêt international contre lui, Mohamed Ould Bouamatou a été définitivement blanchi par la justice mauritanienne le 11 mai 2020. Poursuivi pour corruption présumée depuis le 31 août 2017, le patron du groupe BSA a bénéficié d’un non-lieu.
Le vice-président de son groupe BSA, Mohamed Ould Debagh, 17 anciens sénateurs, 2 syndicalistes et 4 journalistes, poursuivis pour le même motif, ont également bénéficié de ce non-lieu. Après trois années d’instruction, le juge est parvenu à la conclusion qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes d’une quelconque corruption.
Cette décision de justice confirme définitivement le retour en grâce de Bouamatou dans son pays, dans un contexte plus que favorable. En effet, le nouveau président Ghazouani fait preuve de beaucoup plus d’ouverture, de consensus et surtout de pondération dans sa gouvernance.
Ce qui a permis à la Mauritanie de renouer partiellement avec les droits de l’Homme. Une situation qui permettra à Bouamatou de promouvoir sans crainte les libertés et la démocratie, à travers notamment sa Fondation pour l’égalité des chances en Afrique.
Mohamed Ould Bouamatou veut lutter contre le chômage et la pauvreté
Si le chantier des droits de l’Homme lui tient à cœur, le milliardaire malien estime qu’il faut d’abord parer au plus urgent : la crise sanitaire du coronavirus. Ainsi, dès son retour au pays, il a fait d’un don d’un milliard d’Ouguiyas (8 millions d’euros) à l’État. Bouamatou souhaite surtout résoudre le problème de la pauvreté et du chômage des jeunes. Dans ce cadre, il a promis de développer l’entrepreneuriat via un appel à projet. Les meilleurs projets recevront un financement de sa banque et de ses partenaires internationaux.
Par ailleurs, le banquier se prépare à investir massivement dans tous les secteurs économiques de la Mauritanie. Il s’agit notamment de la banque, la téléphonie, les assurances, les mines, la construction, la pêche et l’agroalimentaire.
Il ne faut pas mélanger « affaires et politique »
En reconnaissance de toutes ces œuvres, de nombreux Mauritaniens lui demandent à présent de se lancer franchement en politique. Or jusqu’ici le riche homme d’affaires se contente d’appuyer les actions de l’opposition pour plus de démocratie. Comme en 2017 quand il a mis ses ressources au service de ceux qui ont fait barrage au projet constitutionnel de l’ancien président Mohamed Abdel Aziz. Bouamatou soutient en outre les organisations des droits de l’Homme et les activistes.
Pour lui, il n’est pas question de mélanger « affaires et politique ». Mais jusqu’à quand va-t-il s’arc-bouter sur cette position quand ses compatriotes appellent de plus en plus à l’aide ?