Dans une note publiée le 4 novembre, l’Union française de l’électricité (UFE) propose de s’appuyer sur les flexibilités de production pour réaliser des économies substantielles sur les coûts d’investissement dans le réseau. Elle avance pour cela des modalités de mise en œuvre.
Accroître la flexibilité du système électrique permettrait d’éviter un surdimensionnement de ce système et donc de réduire les coûts des réseaux, a indiqué l’Union française de l’électricité (UFE) dans une note publiée le 4 novembre. L’association propose également les modalités de mise en œuvre de cette solution de flexibilité.
Les gestionnaires pourraient écrêter leur production d’énergie
L’UFE suggère de dimensionner les réseaux en fonction de la production réelle. Il serait ainsi judicieux d’autoriser les gestionnaires de réseaux à recourir ponctuellement à des effacements de production afin de limiter les congestions sur les lignes de transport et les transformateurs. Cela permettrait d’optimiser le transit dans les postes de distribution et de dimensionner au mieux les raccordements des installations renouvelables. Une indemnité pourrait être alors versée aux producteurs pour l’énergie écrêtée : leur participation à la gestion de la congestion sur les réseaux ne leur serait alors pas préjudiciable.
Anticiper pour éviter des retards de raccordement
Pour les ouvrages qui devront être renforcés ou créés, l’UFE appelle à élaborer des listes d’ouvrages dont les études doivent être anticipées pour éviter, à terme, des retards de raccordement. Cette anticipation est d’ailleurs prévue par le projet d’ordonnance sur les schémas régionaux de raccordement au réseau des installations renouvelables (S3RENR), présenté cet été en Conseil des ministres. L’association propose d’ores et déjà de déployer les flexibilités sur le réseau de transport, dans le cadre de la révision de ces schémas régionaux en cours.
À l’échelle du réseau de distribution, des expérimentations pourraient être lancées dans des régions tests, comme la Nouvelle-Aquitaine, les Hauts-de-France ou l’Occitanie. Ce pilotage des flexibilités pourrait enfin faire l’objet d’un suivi annuel par les gestionnaires de réseaux.
7 milliards d’euros d’économie d’ici 2035
Si ces solutions étaient appliquées, le réseau de transport économiserait 7 milliards d’euros d’ici 2035, en effaçant environ 0,3 % de l’énergie produite annuellement par les installations éoliennes et photovoltaïques. Le réseau de distribution gagnerait pour sa part 250 millions d’euros au même horizon en effaçant environ 0,06 % de l’énergie produite annuellement par les installations EnR des filières éolienne et solaire. « À court terme, cela libérerait 2,5 GW de capacités d’accueil sur les postes qui n’en possèdent plus, et environ 7,5 GW d’ici 2035 », estime l’UFE.