Au Brésil, une importante pollution aux hydrocarbures a touché plusieurs plages dans le nord-est du pays. La police nationale a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête pour évaluer la possibilité d’un « crime environnemental ».
Au moins 113 plages du nord-est du Brésil sont touchées par une importante pollution aux hydrocarbures. Cette pollution, constatée depuis début septembre sur des plages de huit États brésiliens, a déjà causé la mort de sept tortues marines et un oiseau. La police brésilienne a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête pour évaluer la possibilité d’un « crime environnemental ». Dans les huit États où les galettes de pétrole sont apparues, seul Bahia dans n’a pas encore signalé le problème. Les taches ont la même caractéristique : dense et visqueuse, de couleur noire et capable de flotter dans l’eau.
Les soupçons dirigés vers Petrobras
« Les premiers éléments montrent que le pétrole qui pollue toutes ces plages aurait la même origine, qui n’a toujours pas été déterminée », a indiqué dans un communiqué l’agence environnementale publique Ibama. Les soupçons sont orientés vers Petrobras, la compagnie pétrolière contrôlée par l’État brésilien. Elle devrait faire l’objet d’accusations criminelles dès la semaine prochaine pour avoir pollué les eaux au large de Rio de Janeiro. Renato Machado, un procureur fédéral à Rio, a déclaré qu’il envisageait d’ouvrir un dossier après que des enquêtes remontant à août 2011 aient montré que Petrobras avait délibérément jeté des produits pétroliers à la mer depuis sa raffinerie Duque de Caxias.
Petrobras a démenti les accusations, affirmant qu’elle a toujours respecté la loi et l’environnement lors du transport de ses hydrocarbures. La compagnie pétrolière publique a toutefois accepté de prendre part au nettoyage des plages, bien qu’elle ne soit pas responsable de cette importante pollution.
Le résultat des analyses toujours attendus
La marine a prélevé des échantillons qu’elle a envoyés à l’institut d’études sur la mer à Rio de Janeiro pour analyse. Jeudi, aucun résultat n’était encore disponible. Pour le professeur Monica Costa, du département d’océanographie de l’Université fédérale de Pernambuco (UFPE), la fuite ne semble pas très ancienne, en raison de la consistance du goudron. Le chercheur a expliqué que le nettoyage de l’huile est différent dans chaque zone touchée et qu’il existe une technologie permettant de réduire le problème. Mais, selon lui, les dégâts sont irréparables.