Un laboratoire de Malaisie travaille en ce moment sur les palmiers nains, une variété plus écolo qui devrait réduire considérablement les coûts de production et surtout les dégâts sur l’environnement. Cette nouvelle espèce utiliserait moins d’espace et aurait le double du rendement du palmier classique.
« optimiser l’utilisation des terres et rendre la production d’huile de palme plus durable »
Accusée par les organisations écologistes de détruire énormément les forêts tropicales et de mettre en danger les animaux qui y vivent dont l’Orang-Outan, la Birmanie s’est lancée dans la production d’un nouveau type de palmier : le type nain. Cette espèce permettrait de réduire les surfaces cultivées et de doubler le rendement, entre autres avantages. « Avec cette variété plus petite, nous pouvons améliorer les rendements, optimiser l’utilisation des terres et rendre la production d’huile de palme plus durable », a indiqué la biologiste Meilina Ong-Abdullah du laboratoire de Bangi, (près de la capitale Kuala Lumpur) en charge du projet. De nombreux chercheurs y travaillent tous les jours afin de faire aboutir ce programme lancé en partenariat avec l’agence malaisienne dédiée à la culture de l’huile de palme, Palm Oil Board.
30% plus petit que le palmier classique
D’une taille environ 30 % plus petite que la variété traditionnelle, les palmiers nains sont le fruit de plusieurs années de recherches initiées par Palm Oil Board. Le programme a été lancé après que de nombreux pays d’Asie, parmi lesquels l’Indonésie et la Malaisie, ont été accusés de détruire les forêts tropicales à travers leurs vastes plantations de palmier à huile. Grâce à la petite taille de la nouvelle espèce, les planteurs auront moins besoin de terres comme elle occupe peu d’espaces. Ils devraient aussi se passer de nouvelles terres car les palmiers nains pousseraient bien sur des sols longtemps exploités. En outre les fruits rouges du palmier sont plus faciles à récolter et à presser. Par conséquent les producteurs pourront réduire leur main-d’œuvre.
Les ONG gardent l’œil ouvert
Les prix mondiaux de l’huile de palme ont fortement baissé depuis plusieurs mois à cause de la faiblesse de la demande des principaux pays importateurs et de l’accumulation des stocks qui suit irrémédiablement. En adoptant les palmiers nains, la Birmanie ainsi que les pays d’Asie et d’Amérique du Sud pourront améliorer la mauvaise image que les demandeurs et les organisations écologistes ont d’eux. Mais ce n’est pas gagné !
Malgré la mise en place de ce projet, en phase d’expérimentation depuis 2017, les ONG continuent de porter un avis prudent sur les producteurs malaisiens. « Ma principale inquiétude à propos du secteur de l’huile de palme est la destruction de la biodiversité. Les coupes de forêts doivent cesser. Et si possible, les forêts rasées devraient être reboisées » a conseillé Mohideen Abdul Kader, de l’ONG Les Amis de la Terre. «