Jonathan Fiawoo, l’homme d’affaires et ancien président de la chambre du commerce et d’industrie du Togo, considéré comme l’une des personnalités économiques les plus respectées d’Afrique de l’Ouest, a affirmé souhaiter que l’Afrique développe son propre modèle de développement, plutôt que de viser un « développement low-cost » calqué sur le modèle chinois.
« On parlait encore tout récemment dans la presse de continent low-cost et je crois que c’est un grand risque », a déploré Jonathan Fiawoo dans une interview accordée au média d’information africaine AfricTelegraph. Selon lui, le développement du continent africain ne peut pas être un copier-coller des méthodes importées de Chine et d’Asie.
S’il s’est félicité de l’arrivée en Afrique d’un certain nombre de centres de production de grands groupes, comme c’est notamment le cas en Ethiopie avec le secteur textile, l’homme d’affaires togolais ne se « résout pas à voir l’Afrique simplement supplanter la Chine comme atelier du monde, au seul motif que les salaires y sont jusqu’à dix fois inférieurs à ceux des chinois ».
« Je crois possible d’inventer un modèle de développement plus respectueux de nos ressources, et dont l’originalité tiendrait à la capacité à éviter les écueils classiques du développement », a poursuivi Jonathan Fiawoo avant de revenir sur les spécificités des marchés africains.
Rejetant le terme même de « marché africain », l’ancien président de la chambre de commerce du Togo a précisé que « l’Afrique comprend 54 marchés (voire plus !), très segmentés, avec de nombreuses barrières de tous ordres ». Et de conclure avec l’exemple de Facebook, qui a récemment choisi d’investir au Nigeria et au Kenya, « parce que les deux sont matures de ce point de vue. Les investisseurs doivent apprécier les potentiels au cas par cas ».