Il y a quelques jours, 3000 agriculteurs à la pointe de l’innovation sur l’utilisation réduite des pesticides présentaient leurs résultats. Le test s’est étalé sur huit ans. Si les chiffres sont encourageants, ils sont malheureusement insuffisants pour inverser la consommation de produits phytosanitaires. Les paysans ont baissé de 43% l’emploi de ces produits en horticulture ou de 25% en arboriculture.
Les 3000 paysans ont participé dans le cadre du réseau Déphy à une démarche « écophyto » qui avait pour but de prouver qu’ils pouvaient se passer de pesticides sans pour autant subir une baisse de rentabilité. Virginie Brun, cheffe du projet Déphy, présente les résultants : « Pour certaines filières, on atteint des réductions qui vont au-delà de 50%. Les agriculteurs qui participent sont convaincus que le changement est nécessaire et que des solutions techniques existent pour produire avec moins de pesticides, tout en conservant des systèmes robustes d’un point de vue économique ».
Parmi tous les secteurs, c’est dans l’horticulture que l’on est parvenu à limiter le plus l’utilisation de ces produits. La baisse est de 33% ou plus pour les légumes et les cultures tropicales.
Les résultats sont prometteurs. Mais il faut garder à l’esprit que les membres du projet Déphy représentent moins de 1% de la profession. Claude Cochonneau, le président des chambres d’agriculture affirme qu’ « aujourd’hui, faire l’impasse sur un traitement fait prendre un risque à l’agriculteur pour sa production. Mais à force de répéter, on va y arriver. Parce qu’on est aussi en mesure de prouver que faire l’impasse sur les produits phytosanitaires se traduit par une économie. On a tout ça a montrer aux agriculteurs ».